Feuilles d'Automne ©
Ah, ces feuilles d’automne sèches qui courent comme des petites filles en jupette, apeurées.!
Elle défalent la route comme des folles - sautillant de temps à autre- Ah! Quel délice de les voir s’affairer!
On dirait qu’elles picorent des rires sur l’asphalte et puis s’enfuient à toute allure -
Je les adore! Certaines crient : attendez-moi! Mais le vent prend leurs cris comme un enfant dans les airs et personne n’entend - sauf moi - qui les voit.
Parfois, elles se précipitent tellement qu’on dirait qu’elle s’amusent à des acrobaties virulentes pour un public imaginaire! Les coquines!
Elles savent bien que je les applaudis à chaque numéro!
Elles me surprendront toujours -
Est-ce que ce sont les mêmes feuilles où dautres - venues d’ailleurs?
Elles ressemblent toutes à ma jeunesse, folle, libre, en jupe courte avec des rires chatouillant mes longs cheveux noirs!
Décousue ©
J’étais un voile de mariée
Et l’on m’a décousue
Un à un on a ôté les fils de soie
Alors que l’éclat ébloui de ta rencontre
Continuait son sillion dans mon Coeur meutri
On a tout défait.
La robe de printemps
A fait un bruit étranglé
Sur la flaque miroitant le nu.
Le sol s’étala bien d’advantage
Les géometries du monde se sont tordues
La gravité vers le centre
Devenait ce lourd fardeau humain
Je suis restée là plantée sur le vide
Mon âme prisionnière
Mon Coeur évanoui
Comme une loque sans fil
Ni couleur ni destination.
Transformation
Je viens.
Je me sauve.
Je me relève.
Non, je ne suis pas perdue.
Non, je n'erre pas dans le vide.
Non, je ne suis pas sourde au hasard
Car je vois, je désire, j'anticipe.
J'entends l'Univers qui palpite mes veines
Et secoue mes portes fanées.
L'horizon n'est plus l'illusion.
Et je touche le futur avec des feux
je regarde le vent dans mes doigts
Et tout l'espoir s'enfle de création.
Je respire mon être allongée,
Mon être qui se meurt
Et je prends dans ses dépouilles
Les fragments qui tressaillent encore.
Je me ramasse,
Je m' habille d'inspiration
Et j'entre dans l'extase
De mon devenir...
L’Homme Nouveau. ©
Demain matin je serai assise sur des pierres froides et luisantes. Les pores de rosée déborderont de ma peau, de la pierre comme une vidée de sang transparent. Un liquide
mélangé à la brûme dans ce gris de la mer. Je serai comme une algue vivante avec des torticolis de pieuvre, se débattant pour attraper la Vie par les joies et l’Amour par les tentacules de douceur.
Demain, il y aura cet orage sanglinant, qui déchirera les limites des esprits bornés. Dans cette fièvre glacée, les hommes se regarderont avec des yeux énormes se demandant d’où viennnent donc ces rumeurs d’alchimie. Elles sont déjà dans les flambeaux d’herbe jusqu’aux plus hauts vols d’oiseaux. Elles rodent comme des fantômes déguisés en attendant l’heure fatale où les lumières s’ouvriront d’éclat et les brûmes éclateront dans tous les yeux.
Et les hommes verront avec la vue de l’esprit. Et mes pierres perchées sur les falaises frémissantes se réduiront en sable chaud pour les pieds doux des enfants. Mes bras d’algues ballantes toucheront l’horizon pour prier dans les fonds de mer. La houle des mondes marins se pointera au sommet des vagues naives pour guêter l’arrivée des esprits nouveaux.
Demain matin je serai là sur le murmure de ce changement et ma peau commencera à peler les azotes toxiques, les cloques salées, les cellules de l’esprit qui étouffaient l’épanouissement de la pure joie d’aimer. Je serai dauphin et lumière, je serai l’enfance du tétard et poussière solaire, je serai comme une fumée coloriée imbuée de toutes les integrités, tous les amours et toutes les espèces.
Je serai avec des veines de passion, des organes purifiés de prières, un squelette avec des souffles divins dans les longs canaux cachés. Des sons dorés iront cascader tout mon corps dans des harmonies divines. A chaque battement, mon cœur dissoudra les malaises humains avec des petits souffles chauds et consistents pour éteindre sans fin, pour toujours les douleurs secrètes qui rampent, détruisent et rongent l’esprit des hommes.
Je serai baignée de compassion et de joie. Je serai femme vivante avec des bras rieurs de serpent de mer si énormes que tous les enfants du monde se jettteront dans l’océan de l’amour. Et j’aurai enfin attrapé la Vie pour la pétrir comme un petit pâtre le fait de son pain quotidien. Et les hommes auront ce regard de l’âme qui fouille, cette lueur qui sait et sourit en soulevant le grand voile pour laisser finalement éclater la Lumière.
Demain matin, je serai là, à l’écoute. Avec toi. Toi l’inconnu, le danseur et le peintre, la mère assechée, le pauvre des rues pavées, toi le Mistral ds le cœur et la boue sous les doigts, toi le scientiste, le grandpère aux mémoires noires et blanches, le politicien à la politique sous les dents, toi aux joues roses, rosées des enfants, toi l’heureux , toi le naif et l’innocent et les autres et les autres qu’on oublie et ceux que l’on ne connaît pas, et ceux qui seront partis et ceux qui vont venir, et ceux qui se couchent dans des draps trop serrrés, et toutes les espèces qui respirent – Vous serez là avec moi – Car seule, je ne peux rien partager.
La lune monte maintenant – Il est tard et c’est un autre monde….
Ah, ces feuilles d’automne sèches qui courent comme des petites filles en jupette, apeurées.!
Elle défalent la route comme des folles - sautillant de temps à autre- Ah! Quel délice de les voir s’affairer!
On dirait qu’elles picorent des rires sur l’asphalte et puis s’enfuient à toute allure -
Je les adore! Certaines crient : attendez-moi! Mais le vent prend leurs cris comme un enfant dans les airs et personne n’entend - sauf moi - qui les voit.
Parfois, elles se précipitent tellement qu’on dirait qu’elle s’amusent à des acrobaties virulentes pour un public imaginaire! Les coquines!
Elles savent bien que je les applaudis à chaque numéro!
Elles me surprendront toujours -
Est-ce que ce sont les mêmes feuilles où dautres - venues d’ailleurs?
Elles ressemblent toutes à ma jeunesse, folle, libre, en jupe courte avec des rires chatouillant mes longs cheveux noirs!
Décousue ©
J’étais un voile de mariée
Et l’on m’a décousue
Un à un on a ôté les fils de soie
Alors que l’éclat ébloui de ta rencontre
Continuait son sillion dans mon Coeur meutri
On a tout défait.
La robe de printemps
A fait un bruit étranglé
Sur la flaque miroitant le nu.
Le sol s’étala bien d’advantage
Les géometries du monde se sont tordues
La gravité vers le centre
Devenait ce lourd fardeau humain
Je suis restée là plantée sur le vide
Mon âme prisionnière
Mon Coeur évanoui
Comme une loque sans fil
Ni couleur ni destination.
Transformation
Je viens.
Je me sauve.
Je me relève.
Non, je ne suis pas perdue.
Non, je n'erre pas dans le vide.
Non, je ne suis pas sourde au hasard
Car je vois, je désire, j'anticipe.
J'entends l'Univers qui palpite mes veines
Et secoue mes portes fanées.
L'horizon n'est plus l'illusion.
Et je touche le futur avec des feux
je regarde le vent dans mes doigts
Et tout l'espoir s'enfle de création.
Je respire mon être allongée,
Mon être qui se meurt
Et je prends dans ses dépouilles
Les fragments qui tressaillent encore.
Je me ramasse,
Je m' habille d'inspiration
Et j'entre dans l'extase
De mon devenir...
L’Homme Nouveau. ©
Demain matin je serai assise sur des pierres froides et luisantes. Les pores de rosée déborderont de ma peau, de la pierre comme une vidée de sang transparent. Un liquide
mélangé à la brûme dans ce gris de la mer. Je serai comme une algue vivante avec des torticolis de pieuvre, se débattant pour attraper la Vie par les joies et l’Amour par les tentacules de douceur.
Demain, il y aura cet orage sanglinant, qui déchirera les limites des esprits bornés. Dans cette fièvre glacée, les hommes se regarderont avec des yeux énormes se demandant d’où viennnent donc ces rumeurs d’alchimie. Elles sont déjà dans les flambeaux d’herbe jusqu’aux plus hauts vols d’oiseaux. Elles rodent comme des fantômes déguisés en attendant l’heure fatale où les lumières s’ouvriront d’éclat et les brûmes éclateront dans tous les yeux.
Et les hommes verront avec la vue de l’esprit. Et mes pierres perchées sur les falaises frémissantes se réduiront en sable chaud pour les pieds doux des enfants. Mes bras d’algues ballantes toucheront l’horizon pour prier dans les fonds de mer. La houle des mondes marins se pointera au sommet des vagues naives pour guêter l’arrivée des esprits nouveaux.
Demain matin je serai là sur le murmure de ce changement et ma peau commencera à peler les azotes toxiques, les cloques salées, les cellules de l’esprit qui étouffaient l’épanouissement de la pure joie d’aimer. Je serai dauphin et lumière, je serai l’enfance du tétard et poussière solaire, je serai comme une fumée coloriée imbuée de toutes les integrités, tous les amours et toutes les espèces.
Je serai avec des veines de passion, des organes purifiés de prières, un squelette avec des souffles divins dans les longs canaux cachés. Des sons dorés iront cascader tout mon corps dans des harmonies divines. A chaque battement, mon cœur dissoudra les malaises humains avec des petits souffles chauds et consistents pour éteindre sans fin, pour toujours les douleurs secrètes qui rampent, détruisent et rongent l’esprit des hommes.
Je serai baignée de compassion et de joie. Je serai femme vivante avec des bras rieurs de serpent de mer si énormes que tous les enfants du monde se jettteront dans l’océan de l’amour. Et j’aurai enfin attrapé la Vie pour la pétrir comme un petit pâtre le fait de son pain quotidien. Et les hommes auront ce regard de l’âme qui fouille, cette lueur qui sait et sourit en soulevant le grand voile pour laisser finalement éclater la Lumière.
Demain matin, je serai là, à l’écoute. Avec toi. Toi l’inconnu, le danseur et le peintre, la mère assechée, le pauvre des rues pavées, toi le Mistral ds le cœur et la boue sous les doigts, toi le scientiste, le grandpère aux mémoires noires et blanches, le politicien à la politique sous les dents, toi aux joues roses, rosées des enfants, toi l’heureux , toi le naif et l’innocent et les autres et les autres qu’on oublie et ceux que l’on ne connaît pas, et ceux qui seront partis et ceux qui vont venir, et ceux qui se couchent dans des draps trop serrrés, et toutes les espèces qui respirent – Vous serez là avec moi – Car seule, je ne peux rien partager.
La lune monte maintenant – Il est tard et c’est un autre monde….